Cabinet médical : comment réduire vos différents postes de dépenses ? 

Cabinet médical : comment réduire vos différents postes de dépenses ?

Depuis 10 ans, l’exercice de la médecine générale en cabinet a reculé de 11% selon les chiffres révélés par Le Monde en janvier 2023. Manque d’attractivité de la pratique libérale, fuite des jeunes médecins vers l’étranger ou encore refonte des programmes de formation : de nombreux facteurs conduisent aujourd’hui à une réduction de la densité de généralistes en France, un phénomène renforcé par la hausse des dépenses inhérentes à la vie d’un cabinet médical.

Des charges locatives aux assurances professionnelles en passant par le matériel médical et les logiciels de gestion, l’exercice de la médecine générale en cabinet engendre de nombreux frais. Mais saviez-vous que,grâce à des choix réfléchis et à certaines aides de l’État, il était possible de les réduire ?

Vous cherchez à faire des économies sur l’exploitation de votre cabinet médical ? Dans cet article, Practimed vous explique comment réduire efficacement vos postes de dépenses sans pour autant renoncer à la qualité de vos services !

Quels sont les postes de dépenses d’un cabinet médical ? 

Achat ou location de votre local 

L’une des principales dépenses relatives à votre exercice en cabinet concerne l’achat ou la location d’un local médical. Ici, plusieurs options s’offrent à vous ! Vous pouvez soit acheter votre cabinet, ce qui implique le versement de frais de notaires, de charges spécifiques et d’éventuels frais d’aménagement, soit louer un local pour lequel vous devrez vous acquitter d’un loyer et de charges locatives.

Si l’achat d’un cabinet représente à première vue une solution plus contraignante à mettre en place, cette option n’est cependant pas à négliger puisqu’elle permet de réaliser un investissement durable et de capitaliser !

Téléphonie, Internet, électricité : des frais dont on ne peut pas se passer 

Autres dépenses incompressibles, l’électricité, l’eau, le raccordement à Internet ou encore les abonnements téléphoniques sont autant de frais venant s’ajouter aux charges de votre cabinet de médecine.

Pour contrer la récente augmentation des prix de l’énergie, pourquoi ne pas diminuer d’un degré la température de votre cabinet ? D’après l’Ademe, cela revient à économiser 7% en moyenne sur sa facture. De même, pour faire des économies, pensez à limiter au maximum les dépenses énergétiques (lumière et climatisation) pendant les heures où le cabinet n’est pas occupé !

Les frais de déplacement

Pour les praticiens qui réalisent également des visites à domicile, des frais kilométriques s’ajoutent à la facture, sachant que la distance parcourue et le temps passé sont contrebalancés par une indemnité de déplacement de 10 €, ainsi que par des indemnités kilométriques de 0.61 € par kilomètre.

Vous allez sûrement devoir procéder à l’achat d’un véhicule de fonction. Pour financer cette dépense, plusieurs options s’offrent à vous :

  • l’achat au comptant, en réglant l’intégralité du montant au concessionnaire lors de la livraison du véhicule ;
  • l’achat par crédit auto, un prêt à taux fixe qui s’étale au maximum sur 7 ans et vous permet d’emprunter jusqu’à 75 000€ ;
  • la Location Longue Durée, qui vous permet de louer un véhicule pour une durée déterminée sans vous soucier ensuite de devoir la revendre ;
  • la Location avec Option d’Achat (LOA), qui offre la possibilité de louer un véhicule et de le racheter ou même le vendre à une tierce personne à la fin du contrat, le tout sans nécessité d’apport ;

Pour vos consultations à domicile, pensez aussi à l’électrique ! L’État propose une prime à la conversion et un bonus écologique alloués aux automobilistes qui souhaitent louer ou acheter un véhicule électrique ou hybride, une bonne alternative pour amortir vos frais tout en protégeant la planète.

Pour choisir la solution de financement la mieux adaptée à votre budget, n’hésitez pas à faire appel à l’œil expert d’un comptable qui saura vous renseigner sur l’option la plus pertinente !

L’acquisition de matériel médical et de logiciels professionnels 

Pour exercer votre activité, vous allez devoir investir dans du matériel médical et informatique. Principal poste de dépense d’un cabinet médical, il concerne notamment :

  • les logiciels métier, qui permettent la création des dossiers patients, la télétransmission des feuilles de soin et la lecture des cartes vitales comme Hellodoc (prix d’une licence : 560€), AxiSanté (prix d’une licence : de 595 € à 1295 €), Weda (à partir de 100 € par mois), DrSanté (624 € par an et par médecin), Doctolib (135€ par mois et par praticien), ou Ma Question Médicale (69 € par mois) ;
  • les logiciels liés à la prescription des médicaments, tels que la base Vidal (27 € par mois et par utilisateur) ou l’interface BCB Dexther ;
  • les consommables, c’est-à-dire les draps d’examen, les masques chirurgicaux, les abaisse-langues et autres ustensiles à usage unique ;
  • le matériel médical tel qu’un tensiomètre, un otoscope, un ECG (électrocardiogrammes), un spiromètre, une balance ou encore la table d’examen ;
  • le mobilier de bureau et la papeterie.

Agenda en ligne et secrétariat

Le secrétariat est essentiel au bon fonctionnement de votre cabinet et il représente, lui aussi, une charge importante qu’il est possible d’optimiser. Saviez-vous que le salaire moyen d’un secrétaire médical était d’environ 1 800 € ? On ne peut raisonnablement pas envisager de faire appel au service de l’un d’entre eux sans faire partie d’un cabinet partagé par au moins 3 médecins !

Vous n’avez pas les moyens d’engager un secrétaire médical ? Pas de panique, il existe deux alternatives au secrétariat classique :

  • l’agenda en ligne, représenté entre autres par Doctolib Agenda à partir de 149 € par mois ;
  • le télésecrétariat : virtuel comme Made For Med (299€ par mois), forfaitaire, comme Ma Question Médicale (300 € par mois), ou à l’appel, avec un prix moyen d’1 € par appel.

Assurances et fiscalité

Responsabilité Civile Professionnelle médicale (RCP), assurance de votre local, prévoyance et complémentaire santé : les assurances représentent un important poste de dépenses que vous pouvez toutefois réduire en dressant la liste précise de vos besoins, en comparant les offres et en ne souscrivant qu’aux garanties essentielles.

Pour ce qui est des impôts et des cotisations sociales, peu de leviers permettent de les réduire, bien que la pratique dans certains espaces sensibles et déserts médicaux fasse l’objet d’une exonération auprès de l’URSSAF.

Comment réduire les frais liés à l’exploitation de votre cabinet médical ? 

Cabinet individuel ou espace partagé : avantages comparatifs 

Lors de votre installation en libéral, deux choix s’offrent à vous : celui d’un cabinet individuel ou celui d’un cabinet commun utilisé par d’autres praticiens. Cette décision préliminaire est très importante puisque partager son cabinet veut aussi dire partager les frais qui lui sont associés et donc faire des économies !

Commandes de matériel groupées, tarifs dégressifs sur certains logiciels, embauche d’un ou d’une secrétaire médicale : les cabinets partagés et Maisons de Santé Pluriprofessionnelles (MSP) présentent des avantages financiers non négligeables !

Comparer les offres proposées sur le marché

Comparer les offres proposées sur le marché du matériel médical est un excellent moyen de réduire vos postes de dépenses ! Pour les logiciels, par exemple, certaines franchises incluent au prix d’achat des modules de formation et des actes de maintenance permettant, sur le long terme, de réaliser des économies.

De même, vous pouvez régler votre logiciel métier en une seule fois ou souscrire un abonnement, comme le propose par exemple DrSanté avec sa formule étendue à 624€ par an. Enfin, vous pouvez demander aux éditeurs logiciels un essai gratuit afin de faire le choix le plus pertinent et donc de réduire vos coûts !

Pour vos dépenses énergétiques et vos assurances, de nombreux outils de comparaison sont disponibles sur Internet, mais vous pouvez également faire appel au service d’un courtier en assurances ou en énergie qui saura vous conseiller au mieux.

Quel statut pour les cabinets médicaux ?

La plupart des médecins généralistes choisissent d’exercer sous le statut de l’Entreprise Individuelle (EI). Mais connaissez-vous la Société Civile de Moyens, qui permet de partager les frais d’exercice avec un autre praticien tout en conservant une certaine autonomie professionnelle ? De même, les praticiens peuvent aussi choisir leur statut parmi les différents types de Sociétés d’Exercice libéral (SEL) :

  • la Société d’Exercice Libéral à Responsabilité Limitée (SELARL) ;
  • la Société d’Exercice Libéral par Actions Simplifiées (SELAS) ;
  • la Société d’Exercice Libéral en Commandite par Actions (SELCA ).

Afin d’étudier les conditions et les avantages de ces différents statuts juridiques, nous vous recommandons de faire appel à un expert-comptable ou à un avocat spécialisé à même de vous accompagner.

Des aides de l’État pour financer votre activité 

Pour pallier le problème des déserts médicaux et rendre l’activité de médecine libérale plus attractive, l’État met en place de nombreuses aides à destination des praticiens de santé :

  • le Forfait Structure : une aide à l’organisation, à la modernisation et à l’informatisation des cabinets médicaux calculée selon le niveau d’atteinte d’indicateurs définis (jusqu’à 9 695 €) ;
  • le Contrat de Solidarité Territoriale Médecin (CSTM) : une aide à l’exercice ponctuel de la médecine générale dans les zones fragilisées, représentant 25% des honoraires de votre activité, dans la limite de 50 000 € par an ;
  • le Contrat de Transmission (COTRAM) : une aide à la passation de cabinet en zone de sous-densité médicale.

Édité par Louise,

validé par l’équipe médicale de Practimed

crédit photo: Freepik

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